Dernière rencontre de provinciale à domicile pour le FC Seraing, qui s'apprête à passer de P1 à la D2, comme ça. Prenons y l'atmosphère, tient.

 

C'est officiel : la saison prochaine, le RFC Sérésien gravira plusieurs marches d'un coup, pour se retrouver directement dans l'antichambre de notre entortillée Jupiler Pro League. L'actuel pensionnaire de P1 liégeoise, division qui l'accueille depuis sa quizième et avant-dernière place en Promotion D lors de l’exercice 2011-2012, se veut soudainement ambitieux, depuis que les Nordistes du FC Metz y ont grâcement investi quelques euros. Objectif : (r)établir un deuxième club important dans la Cité Ardente. L'été prochain, donc, le désormais futur ex-matricule 23 prendra la place de Boussu Dour à l'échelon national, en D2. Une combine rendue possible grâce au rachat du matricule du club hennuyer, financièrement (trop) boiteux.

 

Éthiquement limite? Ça, personne n'a l'air de s'en soucier. À commencer par les joueurs et le staff, tributaires des décisions du nouvel organe dirigeant, personnifié par Mario Franchi et Frédéric Leidgens. Quoi qu'il arrive, le terrain des futurs exploits sérésiens restera, lui, le même : le Pairay. Dimanche treize avril, le stade, que le RFCS partage avec le FC Liège, accueillait sa dernière rencontre de championnat en Première Provinciale : Seraing-Richelle. Soit le troisième se déplaçant chez le quatrième. Virée dans un musée en passe d'être réaménagé pour le grand public.

 

Le Pairay est installé sur les hauteurs de la ville, surplombant La Meuse. L’accès s’effectue par la pentue Rue de la Boverie, située à quelques encablures de l’Avenue du Centenaire et sa Côte de Seraing, chère aux cyclos, en haut de laquelle s’était imposé Peter Sagan lors de la deuxième étape du Tour de France 2012. Sur la droite, le complexe des équipes de jeunes, bientôt rénové par les nouveaux proprios français. À gauche, un long mur vétuste, tagué aux couleurs du club. Il s’agit de la tribune principale, 1 758 places assises, plus une cabine occupée par le speaker et ses potes. En face, quatre irréductibles apposent une grande voile rouge et noire sur les gradins dits “debout”.

 

 

Étoiles de Cristal et D’Onofrio

Pas mal de monde ce dimanche. L’effet “gros matche” ou l’effet D2 ? Un mélange des deux, sans doute. Les derniers arrivent alors que le préposé micro énonce calmement les compositions des formations respectives. À la sortie du couloir des vestiaires, soit juste en dessous d’un “bloc VIP” rudimentaire, elles s’organisent en deux files, derrière le trio arbitral du jour emmené par M. Jacob (pour les fins connaisseurs).

 

Juste avant leur apparition sur la pelouse prennent place les entraîneurs, Stephane Guidi (home) et Benoît Waucomont (away) tous deux nominés dans la catégorie Meilleur coach de l’année aux Étoiles de Cristal 2014, un gala récompensant les acteurs les plus méritants de D3, Promotion et P1. Pour la petite histoire, la soirée est parrainée, notamment, par Marc Wilmots, Steven Defour, Philippe Albert et Dominique D’onofrio, ancien coach du Standard de Liège, de Seraing (1990-1991), aujourd’hui directeur technique à… Metz.

 

 

Witsel et jeune Erasmus

Richelle, en vareuse bleue foncée-short rouge, lance les hostilités, juste après que son numéro dix, Axel Lawarée ait reçu une chaleureuse ovation pour services rendus à la patrie (le désormais quarantenaire avait commencé sa carrière pro au club liégeois, au début des années nonante). Ça joue depuis cinq minutes à peine que l’attaquant-vedette des visiteurs, Damien Busarello (dix-huit réalisations) débloque, en force, le compteur.

 

Assis près de l’entrée, Thierry Witsel (père de) regarde le sms qu’envoie la grande soeur. Sur le terrain, c’est débridé et les occasions ne manquent pas. À la vingtième, euphorie collective : le capitaine local, Jabbari, égalise du petit rectangle. Lui, son avenir sportif, il n’y pense pas trop : l’année prochaine, c’est à Bologne qu’il passera ses nuits en qualité d’étudiant Erasmus. Bref. La pause est sifflée sur ce score de parité. Les plus assoiffés vont se réhydrater à la buvette, où l’on peut même acheter un chips. Les autres restent assis, pensifs.

 

 

“Le sept, tapette!”

Ceux-là eurent une bonne intuition et ne rateront rien du spectacle : dès la reprise, le second avant de Waucomont, Jonathan Lemaire, se propose dans le rectangle pour faire 1-2. Un peu contre le court du jeu. Dominateurs en première, les visités ne parviennent plus à faire vibrer les centaines de spectateurs présents. Pire, Lemaire tue tout suspense vingt-cinq minutes avant la fin. Les mines sont déconfites.

 

De son côté, le clan richellois, composé entre autres du président, Fabian Bruwier, et de la mère du double buteur, exulte. La troisième marche du podium est acquise. Benoît Mulkin, le rouquin des vainqueurs du jour, sera le héros central d’un ultime fait de matche notable.

 

Appelé à être remplacé par Brissinck, ses oreilles sifflent rapidement lorsque le public se rend compte que c’est lui, le numéro sept, celui qu’il a pris en grippe sans trop de raison pertinente, qui sort. Avec beaucoup d’humour, il applaudit et effectue plusieurs révérences en direction des chahuteurs. “Le sept, tapette!” s’exclame un supporter. Mulkin prendra une jaune, sûrement pour “manque de respect”. Un peu plus tard, le référée sonne la fin de la récré. Dorénavant, le RFC Sérésien va jouer dans la cour des grands.

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