Une défaite méritée au Club de Bruges (4-2), il y a un mois. Et depuis, plus grand-chose ne tourne rond en Bords de Meuse. Une défaite au Beerschot (3-2) après avoir mené jusqu'à la 75e, une troisième face à des Gantois plus nuls que jamais (1-2), alors que la chance semblait enfin leur sourire (l'ouverture du score de Yoni Buyens, remember), une qualification miraculeuse à Mouscron-Péruwelz acquise en grande partie grâce à deux seuls hommes (Van Damme et Ajdarevic), et donc, vous le savez tous, une énième décullotée infligée ce dimanche par des Courtraisiens pourtant réduit à dix durant tout le second acte (plus quelques minutes). Ça semble assez clair : le Standard n'est pas au top (0/12 en championnat) avant de recevoir Anderlecht dimanche prochain.


Dehors le gouda ?

"Je suis responsable des résultats, mais je ne suis pas le problème du Standard."  Subtilement, Ron Jans a tenté en interview d'après-match de détourner de sa petite personne les regards des observateurs (et de Benjamin Deceuninck ?). Pourtant, lorsqu'un coach rend une copie aussi pâle, on est en droit de s'interroger. Surtout que, à priori, le club de Roland Duchâtelet ne joue pas le maintien, comme l'assurent lourdement les petits blagueurs très rigolos. Alors, la faute au gros hollandais ? Pas seulement. A une ou deux exceptions près, les équipes alignées depuis l'entame du championnat semblent être les meilleures possibles (je rappelle que Witsel et Defour ne jouent plus à Liège). Son "style de jeu" offensif soulevait un enthousiasme certain en début d'exercice. Avouons-le, on ne va quand même pas se plaindre d'avoir vu du spectacle contre Charleroi et le Club Malinois. Mais c'est trop peu. Certes. Dans un club comme le Standard, il faut des résultats (Anderlecht joue depuis 5 ans sans style de jeu, mais gagne souvent, en Belgique du moins). Et c'est ce facteur "résultats" qui commence doucement à poser problème. En outre, le fameux "Dutch game style"  fout peu à peu le camp. Serait-ce (déjà) la fin de l'ère Jans ? Pas nécessairement.  

Mais Bon Dieu, que faire ?

Si on exclu la peu probable solution dite "Solution Abbas Bayat", il convient dès lors de se poser tranquillement au soleil, tant qu'il est encore temps, et de réveiller ses neurones disponibles. Que faire avec tous ces cocos ? Au goal, Kawashima n'est pas Bolat, mais Kawashima n'est pas Espinoza. Tant que le portier turc sera sur la touche, difficile de contester le Nippon. Devant lui, le chantier est vaste. Lors de ses déclarations qui suivirent sa signature à Liège, R.J. assurait vouloir développer un beau football. Du jeu au sol, rapide, de la possession, des tonnes de buts, etc. Aujourd'hui, à moins d'être de mauvaise foi, on doit admettre qu'un semblant de cette philosophie a envahi le groupe. On voit Ciman soigner la relance, Buyens dompter la balle mieux que jamais, Vainqueur chercher constamment le renversement de jeu,... Plus généralement, la majorité des gars essayent de se plier aux souhaits du T1. Là est le problème : majorité signifie qu'il y existe des rebelles. Et ces rebelles sont titulaires quasi indiscutables : Goreux, Van Damme, voire Pocognoli, Buyens ou Seijas. Ces mecs-là ont ce qu'on aime appeller "l'esprit Standard" : de la hargne, de la hargne, et de l'envie. J'ai cité Buyens, car sa qualité première est d'avoir de fighting spirit, mais force est de constater qu'il a parfaitement intégré la méthode Ron Jans depuis de nombreuses semaines. Ce qui n'est peut-être pas le cas de tous ses camarades : Goreux et Van Damme s'entêtent dans de longs ballons de moins en moins précis (on se rappellera qu'en août, les longues balles de Jelle étaient une arme et non une catastrophe), et Seijas à l'air perdu entre son désir de shooter très loin puis de courir comme un fou, et l'obligation qu'il reçoit de la jouer plus finement. A côté, des joueurs comme Buzaglo, Nacho, Vainqueur, Ajdarevic, ou même Bulot, ont démontré des qualités techniques peu banales. Malheureusement, la sauce n'a pas l'air de prendre entre les résistants et la nouvelle vague. Et est donc peut-être temps de faire un choix : soit on en revient à ce fameux Esprit Standard, et il convient donc d'aligner Goreux, Pocognoli et Kanu (lorsqu'il reviendra) en défense, de remettre Van Damme en milieu gauche, et d'aligner du muscle devant (je pense ici plus à Michy qu'à Imoh, même si ce dernier est tout bon ces temps-ci). Soit on les met sur la banquette, au profil des Tavares, Cissé, Ajdarevic ou Buzaglo, et on la joue tiki taka. Cette dernière solution semble difficilement réalisable : Goreux et Van Damme sont les leaders du vestiaire, Pocognoli est un Dieu pour les fans, et Buyens, comme dit plus haut, a beaucoup évolué.

Le moment est donc venu pour le T1 liégeois de se rendre à l'évidence : le Standard, c'est des joueurs qui vont au charbon, qui poussent l'adversaire dans ses derniers retranchements. C'est des duels gagnés à 3 contre 1, des tackles parfois plus que douteux, et surtout, un public prêt à faire exploser le stade à tout moment, mais qui a besoin de sentir qu'un truc est possible sur le terrain. Pour avoir une place dans cette équipe, les Buzaglo, Ajdarevic, Bulot ou Seijas devront délaisser gel et déo pour jambières renforcées et chaussures de warriorsEn tout cas, il s'agit d'être rapide et efficace : dimanche après-midi, c'est les copains de Bruxelles qui se déplacent à Sclessin. Et certainement pas pour y faire de la figuration.

 

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