Immersion dans les travées liégeoises lors de la réception de Zulte Waregem, alors leader du championnat. Entre tifo, penalty et Steven Defour.

 

Sclessin revit. Alors qu'on pouvait émettre quelques réserves quant à l'atmosphère dans laquelle évolueraient les boys de Mircea Rednic pendant les play-offs, l'ambiance qui accompagna le succès face au Racing Genk avait suscité un regain d'enthousiasme presque unanime. En recevant le néo-leader de la compétition, le public, comme les joueurs, allaient-ils confirmer leurs bonnes dispositions actuelles ?

 

En traversant une rue Ernst Solvay rouge de monde, on peut déjà apercevoir un détail prometteur d'une soirée haute en couleur : des dizaines de "cordes" relient les différents niveaux de la tribune trois. Celle des Ultras Inferno. Tout juste remis d'une peu enviable addition de sanctions administratives, interdictions de déplacement et suspension des facilités d'accès aux gradins pour installer quelconque matériel, le groupe a manifestement décidé de frapper fort, avec un tifo sur deux étages. Le contrôle des tickets et la non-fouille derrière nous, les prochaines étapes s'avèrent être l'ascension des marches et l'accession à nos petits sièges rouges à dossier.

Excitant avant-match 

Sitôt installés que le speaker annonce fièrement ce que tous savent déjà : le Club de Bruges a battu Anderlecht, Mbokani se permettant en outre  de louper un penalty (oui, encore). Grosse clameur. Si le Standard s'impose, il reviendra à seulement deux points du leadership. La tension monte. Les U14 célèbrent leur titre dans le rond central, sur We are the Champions de Queen. Mais l'événement qui marque réellement ces instants pré-rencontre est incontestablement l'apparition tout en veste kaki de... Steven Defour ! Standing ovation pour l'enfant de Sclessin, qui, face à la T3, s'adresse aux supporters : "Ca fait plaisir de revenir ici après tout ce temps" glisse-t-il d'un ton nostalgique, avant de balancer un "Comme je suis là aujourd'hui, il faut gagner. Et si c'est le cas, alors on jouera le titre !" Il n'en fallait pas plus pour faire grimper les décibels. Les chants se succèdent jusqu'au final countdown. Les banderoles "Anti Play Offs" sont de sortie. Sur notre droite s'hérisse un terrible tifo rouge vif.

 

Standard Zulte Waregem TIFO ULTRAS

 

Première encourageante 

"Standard de Lièèèèèège" : Michy et Ezekiel lancent les hostilités. Rapidement, les visités dominent les échanges. Les flandriens évoluent en bloc pour tanter de réduire les possibilités offensives adverses. C'est dès lors principalement sur coup de pied arrêté que les liégeois se montrent dangereux, via Kanu. Poussés par un public bien en voix, ils laissent cependant le duo Berrier/Hazard trop libre de mouvement. Après une double petite accalmie tribunes-terrain, le Standard repart de l'avant et ne manque l'ouverture que d'un cheveu : Mpoku est esseulé mais allume n'importe comment, tandis qu'Arslanagic voit son coup de boule passé quelques centimètres seulement au-dessus de la barre. Jusqu'à la pause, Zulte oublie le fair-play et de toutes grosses envolées auront lieu dans les gradins, notamment un "Tous ensemble" de haute volée.

 

Standard Zulte Waregem Ultras Inferno

 

Deuxième stressante 

Les bières ne sont pas encore toutes ingurgitées qu'Imoh Ezekiel n'est privé de l'ouverture du score que par un audacieux sauvetage glissé de Steve Colpaert. Respect. Le respect de l'adversaire, Polo Mpoku s'en moque pas mal : dribbler la moitié de l'Amérique pour obtenir un penalty semble assez aisé pour lui. Tout comme la transformation, au ralenti. Le marquoir indique 48 minutes de jeu, et l'explosion collective est énorme ! Dans la foulée, Ezekiel s'engouffre dans le rectangle, cède à Bulot qui ne peut tirer et glisse pour Buyens qui loupe complètement sa frappe. L'euphorie laisse ensuite place à une tension qui ira crescendo. Pas impressionnés par les multiples occasions de Leye, Hazard et consors, Sclessin reste en voix et n'hésite pas à entonner un "Com on you Reds" ou 'un "Aux Armes", qui se refait petit à petit une place d'honneur dans les kops. Le fameux "Com on Sporting de merde", ludique et taquin quatre fois par an, dispensable le reste de la saison, sera timidement amorcé mais aussitôt étouffer par des chants pro-Standard lancés par le capo des Ultras. Merci. Alors que Zulte hérite d'une énième possibilité, le bien en chair Jacques Massart ose annoncer... cinq minutes d'extra-time ! On n'a plus vu ça depuis la fin de la guerre froide. Le public gronde ! Kawashima aussi, mais pour arranger des partenaires après plusieurs prises de balles rassurantes.

Fiesta principautaire !

La rencontre se termine finalement sur une incroyable double occasion pour Vainqueur et Tucudean. Rednic, Mpoku et Vainqueur auront ensuite droit à leur ovation personnalisée. Le public reste de longues minutes pour communier avec son équipe. La fête est méritée : aussi bien en tribune que sur le terrains, le Standard confirme son retour au top.

 

 

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