Les Footballeurs, par Nicolas de Staël

Peintre français originaire du pays qui aime les poupées, né en janvier 1914 à St Pétersbourg (rebaptisé Petrograd, à l'époque), Nicolas de Staël se retrouve orphelin dès 1922, et est alors confié à une famille bruxelloise. Lors d'études qu'il entame en 1931, le jeune De Staël s'intéresse de près à la peinture et découvre les tableaux de peintres belges comme James Ensor ou Permeke, tous deux appartenant au courant expressionniste. Débutant dans le figuratif, il se tournera petit à petit vers l'abstrait, pour enfin en revenir à ses premières amours et acquérir une renommée internationale. On retrouve, tout au long de son oeuvre, l'influence d'artistes cubistes tels Léger et Braque, mais également celle de Van Gogh ou Matisse. Ce dernier, fauviste dans l'âme, l'aura certainement inspiré lorsque, en 1952, il entreprend la réalisation d'une série de tableaux intitulés Les Footballeurs.

Le 26 mars 1952, Nicolas de Staël se rend au Parc des Princes pour assister au match opposant l'équipe tricolore à la Suède. Malgré la défaite française (0-1), il en ressortira transformé, habité par des couleurs et des émotions qu'il souhaite immédiatement porter sur toile. Durant la même année, il réalisera ainsi pas moins d'une quinzaine de ces huiles sur toile, ou sur carton, à l'aide de couleurs vives et d'ensemble de carreaux représentant les joueurs. 

La peinture de De Staël est nerveuse, toujours sur le fil du rasoir, à l'image des dernières toiles de Van Gogh, icône qu'il rejoindra dans le suicide à l'âge de 41 ans : en 1955, alors qu'il travaille à une toile monumentale, "Le concert", dans une salle du fort d'Antibes mise spécialement à sa disposition, il se suicide en se jetant par la fenêtre.*

*Bernard Heitz et Natacha Pelletier.

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